Il y a quelques semaines, sur mon mur Facebook, j’ai reçu un message d’un ami qui me demandait de réaliser une petite table pliante pour apéro pique-nique.. en bois !
Le message était bien sûr accompagné d’une photo illustrative que voici :
Quelque jours plus tard, Steve Ramsey publiait une vidéo sur la réalisation d’une table identique… il ne m’en fallait pas plus pour me lancer ! 🙂
Pour ce projet, j’ai utilisé une planche de chêne qu’il me restait de la réalisation de ma table basse en chêne massif.
Je commence par tracer les morceaux nécessaires pour m’assurer que j’aurai assez de bois.
Mise en place sur ma (nouvelle) scie sur table : la Bosch GTS 10 XC (que j’ai présentée dans cet article).
Il me faut d’abord deux morceaux de 32 cm. Facile avec le guide parallèle gradué.
Mais, avant tout, je vérifie l’équerrage de la lame à l’aide d’un petit outil bien pratique. 🙂
On commence par calibrer l’outil en définissant une surface de référence horizontale.
Puis, grâce à l’aimant intégré, on le fixe sur la lame pour constater que le réglage d’usine est (presque) bon.
Quelques secondes plus tard et après avoir joué de la manivelle de réglage…. 90°, parfait !
Et, tant que j’y suis, je vérifie l’équerrage par rapport à la butée angulaire coulissante.
Je rassemble ensuite le matériel de sécurité (lunette et casque anti-bruit)….
… et c’est parti !
Ma première coupe avec cette machine. Tout s’est très bien passé ! 🙂
Quel plaisir de débiter, comme ça, des planches de mêmes dimensions.
En les disposant sur le chant, on peut se rendre compte qu’elles sont maintenant de même longueur.
Voici donc, en bas à droite, les deux planches qui me permettront de réaliser le plateau.
Avant de les coller, il faut les équarrir, ce je décide de faire cela avec la scie, en délignant un petit morceau de part et d’autre.
Cela fonctionne très bien, sauf que je constate (et j’avoue avoir espéré y échapper jusqu’au bout..) que les planches sont vraiment trop tuilées. 🙁
Face tuilée contre face tuilée, c’est encore plus flagrant !
Je me souviens, maintenant, pourquoi je ne les avait pas utilisées…
Par contre, ce “tuilage” est plus important sur un côté (à droite sur la photo ci-dessous).
J’ai besoin de 16cm, c’est donc tout juste !
Allez hop, à la scie !
Pour couper ces planches étroites, j’utilise un poussoir de sécurité de la marque Micro Jig.
Très pratique ! J’en parlerai dans un futur article.
De nouveau, la coupe s’est bien passée.
Et voilà mes deux planches de 16cm de large.
Pour parfaire leur planéité, j’ai recours à ma rabo/dégau Kity 635 (présentée dans cet article).
Qu’en dites-vous ? Pas mal, hein !?
Tant que j’y suis, j’usine aussi la “grande” planche dont j’aurai besoin un peu plus tard.
Et ensuite je rabote.
C’est toujours impressionnant de voir ces copeaux qui sont comme crachés par la machine…
Et je termine par un petit coup de dégauchisseuse sur les chants.
C’est parfait !
Mes deux planches me donnent maintenant un carré de 32x32cm.
Séance collage…. avec l’aide de mes presses parallèles Bessey K Body REVO (présentées dans cet article).
Pour éviter d’en mettre partout, je place du film étirable sous les planches.
Et, comme Steve Ramsey, j’étale la colle avec le doigt ! 😀
En mode “sous presse(s)”.
Pendant ce temps, je décide de déligner les morceaux du pied dans la “grande” planche.
Un morceau de coupé, toujours avec l’aide du poussoir de Micro Jig.
Par contre, pour le deuxième, j’utilise le poussoir fourni avec la scie.
Et voilà mes deux morceaux de 65mm.
Cette scie Bosch fonctionne vraiment bien… la mesure est parfaite !
Revenons à mon plateau qui est maintenant collé.
La colle a coulé par dessous, il faut donc enlever le plus gros, à l’aide d’un racloir.
Première fois que j’utilise cet outil. Ca fonctionne bien aussi ! 🙂
Et voilà le travail :
Pour les dernières traces, un petit coup de ponçage…
Mais quel beau plateau !!
On revient aux pieds.
Je trace les zones à enlever.
Faute de scie à ruban, je fixe fermement les pièces sur mon établi, afin de les couper à la scie sauteuse.
On y va…
Ce n’est pas trop mal..
Même chose dans l’autre sens :
Et voilà.
Les deux pièces qui formeront le pied sont prêtes.
Je m’attaque, maintenant, à la découpe circulaire du plateau.
Je commence, pour cela, à tracer le centre de la pièce :
Et, à l’aide d’un compas, je trace le cercle.
Celui-ci est coupé à la scie sauteuse… mais aïe aïe aïe, j’ai oublié de placer le pare-éclat !
Avec, c’est beaucoup plus propre ! Pour ceux qui doutent de l’utilité de cette fonction, je crois que l’image ci-dessous est suffisamment explicative..
Et voilà mon plateau circulaire qui est “dégrossi”.
Pour parfaire la découpe, j’utilise mon affleureuse Maktec MT 372 (présentée dans cet article).
La fraise droite est juste à la bonne longeur.
Et après quelques minutes, c’est fait :
De ma planche de chêne, j’ai coupé des morceaux, et il m’en reste 1 dont j’ai besoin pour le système de pivot :
Je retourne à ma scie sur table et constate un “défaut” de ce modèle : le système de verrouillage du capot de protection se trouve à droite… et rend donc difficile les coupes très étroites.
Je décide de retirer ce capot pour travailler sans :
Mais ! Je choisis la sécurité, en utilisant un autre poussoir de Micro Jig : le GRR-Ripper (dont je ferai également un compte rendu dans un futur article).
Celui-ci propose des réglages qui permettent de maintenir parfaitement une pièce de bois sans toucher la lame.
Il suffit de le maintenir fermement en poussant le morceau de bois…
… et ça coupe en toute sécurité !
Très pratique !
Pour mes pièces de pivot, j’ai besoin de petites morceaux, que je tronçonne également avec la scie Bosch.
Et voilà.
Je trace, ensuite, le centre des trous avec mon Kreg Multi-Mark.
Et, faute de perceuse à colonne, j’y vais avec une mèche à bois sur ma visseuse.
Rassurez-vous, j’ai placé une pièce martyre pour éviter d’entamer mon établi..
Ce n’est pas trop mal !
Même chose avec les pieds.
Les trous finis :
En parlant de pied, celui-ci incorporera une tige filetée à planter dans le sol.
Voilà l’idée :
Il faut donc réaliser une rainure des deux côtés.
J’utilise à nouveau mon affleureuse Maktec.
Ce qui donne ceci :
Je collerai plus tard, mais voilà le principe une fois les pieds assemblés :
Pour le pivot, il faut un arrondi, ce que je trace à l’aide de mon bouchon d’objectif.
Et coupe à la scie sauteuse.
Je parfais avec ma ponceuse…
Pour obtenir deux beaux petits blocs.
Petite vérification d’usage avec le tube.
Il est temps, maintenant, de percer le plateau.
D’abord la poignée :
Double perçage à la mèche à bois, puis découpe à la scie sauteuse.
Pour les autres trous, j’utilise un compas.
Un petit trou…
… qui permet d’introduire la lame de la scie sauteuse et couper.
Et le résultat est plus que correct !
Vérification avec une bouteille de vin.. c’est ok !
Je trace, ensuite, les trous (plus petits) destinés à accueillir les verres.
Et je procède de la même manière.
Voilà le plateau, avec les trous “grossiers”.
Pour finir ces trous, heureusement que je possède une machine bien pratique : une ponceuse à cylindre oscillant Triton TSPS450 (présentée dans cet article).
Cette machine est parfaite pour ce genre de tâche !
Surtout que l’on peut adapter les diamètres des cylindres en fonction des besoins.
C’est pas beau ? 🙂
Je continue…
Top !
Et le plus gros cylindre pour le trou destiné à accueillir la bouteille :
“Work in progress”, comme ont dit. 😉
Super machine pour un super travail !
Même les trous qui accueilleront le tube en bois sont améliorés.
Cela permet, par la même occasion, d’optimiser l’équerrage du percement ; ce qui est relativement difficile avec une simple perceuse.
Le tube rentre bien.
Je fais la même chose avec les morceaux du pieds, maintenus à l’aide d’une pince Bessey.
Et j’en profite pour améliorer la finition du pied, à la ponceuse.
Le plateau est découpé, les trous sont percés ; on va rendre tout ça plus beau en usinant un petit quart de rond sur les bords.
La table de défonçage Kreg (que j’ai présentée dans cet article) est vraiment bien conçue.
Un jeu d’enfant…
… pour une finition au top !
Idem pour les pieds.
Après quelques minutes, les pièces sont usinées :
Avant d’appliquer la finition, je passe un coup de ponceuse pour effacer toutes les traces de crayon.
On approche du but…
Je peux, maintenant, assembler le pied en y incluant la tige filetée.
Celle-ci est collée avec un mastic colle polymère.
L’avantage de la tige filetée, c’est que ça permet d’ancrer la tige dans le mastic, pour une meilleure résistance.
Le bois est quand même collé à la colle à bois…
… et puis mis sous presse.
Mais j’oubliais la petite découpe du plateau qui permet d’insérer le(s) verre(s).
Un petit coup de scie sauteuse…
… et la même chose avec la défonceuse sous table.
Je peux enfin procéder au dernier collage, celui du pivot.
Après avoir tracé le meilleure emplacement, j’applique un peu de colle.
Et je maintiens le tout avec des serre-joints :
Le fait d’insérer le tube pendant le séchage permet de garantir un positionnement optimal.
Après séchage :
Vérification :
C’est bon… sauf que le pied ne se replie pas totalement.
Je retire donc un peu de matière à l’aide de la ponceuse.
Et c’est beaucoup mieux :
Un dernier coup de ponçage et de papier de verre…
… et je passe à la finition : le fameux “spray lacquer” si cher à Steve Ramsey ! 🙂
C’est facile et rapide.
Après quelques heures, les pièces sont sêches.
Insertion du tube dans le pivot…
Sans oublier le pied, bien entendu !
Et voilà.
Faute de scie japonaise, j’utilise ma fidèle scie à métaux Facom.
C’est propre, c’est net !
La table vue du dessous :
C’est beau, non ?
De côté, on voit bien que le pied se replie parfaitement contre le dessous du plateau.
Et du dessus :
Je déplie le plateau qui vient se positionner en butée contre le pied, et de manière parfaitement perpendiculaire !
C’est fini !
Après tout cela, je ne résiste pas à l’idée d’aller prendre l’apéro dans le jardin avec ma petite réalisation. 🙂
J’espère que cette réalisation (très) détaillée vous a plu et que, qui sait, vous aurez également envie de fabriquer cette petite table pliante.
Pour ceux qui désirent se lancer, Steve Ramsey met gracieusement à disposition un plan, ainsi qu’un fichier SketchUp.
Merci pour votre lecture, à votre santé et… à bientôt sur TravaillerLeBois.com ! 😉
Que de poussière prêt de cette scie… On utilise plus l’aspirateur sur la sortie prévue à cet effet ? 😛
Très belle réalisation ! Félicitation l’artiste !
Merci ! 🙂
Pour l’aspiration, la scie est pourvue de 2 sorties (une derrière la machine, une sur le capot de protection).
N’ayant pas encore acheté d’adaptateur en Y, j’ai choisi la sortie arrière.
Salut Alex,
très belle réalisation, grand merci pour l’inspiration. Je pensais justement réaliser un petit quelque chose lors des derniers apéros dans le jardin en chaise longue où je devais me servir d’une caisse de vin comme table…
Assez technique, vu le système pliant, j’imagine qu’on a pas le droit à l’erreur, mais je pense que grâce à tous les détails que tu donnes, ça devrait être à ma portée 🙂 ! Merci !!!
Tiens, par rapport à la scie Bosch. Un petit conseil, c’est d’utiliser le guide parallèle supplémentaire pour le tronçonnage, et en particulier pour les petites pièces. ça évite vraiment les rejets !
(Comme dans cette image : Ici )
Pour ces découpes, j’ai aussi tendance à utiliser une pièce martyre pour éviter les éclats.
Merci encore pour l’article, la vidéo de Ramsey, les plans… enfin, merci pour tout quoi 😉
Bons copeaux
Salut Remi,
Merci pour ton message !
Oui, c’est un peu technique pour tout faire en bois mais, en suivant le plan de Steve Ramsey, il n’y a pas de grosse difficulté.
Et encore, j’ai travaillé à la mesure, alors que j’aurais du imprimer ses plans et les coller sur les morceaux de bois pour découper; ce que je n’ai pas fait.
Pour la scie, tu as raison, et je n’y ai pensé que par après. Mais tu veux parler de délignage, non ? C’était une première pour moi ! 🙂
A bientôt !
Alex
Hello,
peut-être à tort, mais j’ai tendance à utiliser “tronçonner” quand je parle de coupe en travers-fil, et “déligner” pour des coupes dans le sens du fil (crosscut et ripcut).
En tout cas, pour les découpes de pièces courtes avec utilisation du chariot, je faisais l’erreur au début de “coincer” ma pièce avec le grand guide parallèle. Résultat : des rejets fréquents en fin de coupe.
En réglant le guide parallèle supplémentaire pour qu’il s’arrête au début de la lame et en ce servant de celui-ci uniquement comme “butée” pour définir la taille de ma découpe, j’évite ce phénomène de rejet.
Je me rends compte que mon explication est loin d’être des plus claires, mais la situation que je veux expliquer est vraiment celle de ce schéma qui vient du mode d’emploi de la scie.
A+
Rémi
Non, tu as utilisé les bons termes, c’est moi qui n’avais pas capté ton explication.
Mais maintenant c’est ok, et bien assimilé. 😉
Merci pour le tuyau !
Bonjour
J’ai un collègue, ancien ébéniste, qui me l’a fabriqué pour mon anniversaire la semaine dernière. Avec du bois de récupération en merisier et avec peu d outillage. Par contre, pour la tige, il a pris une tige en fer forgé torsadé, beaucoup plus solide. J’en suis fière car avec une photo, il a su le refaire avec même des petites astuces qu’il n’y a pas sur celle de la photo.
Super, n’hésite pas à partager une photo sur la page Facebook de TravaillerLeBois.com ! 🙂
Salut Alx,
Je suis en train de fabriquer cette table. Je me demandais combien mesure la tige filetée, de combien elle dépasse à l’extérieur?
Salut Bendric,
J’avais acheté une tige filetée d’1 m (que j’ai recoupée).
Elle dépasse de 30 cm, chez moi… ^^
Bons copeaux,
Alex
J’ai mis un peu de temps à comprendre comment la bouteille tenait sur la dernière photo, on la croirait en lévitation ! C’est l’encoche sur le pied qui la retient. Du coup, ne serait-ce pas un peu casse-gu… comme support, j’aurais peur que la bouteille ne tombe (et là, ce serait le DRAME !)
Pour être complet, j’ai poncé, par après, un petit “creux” dans l’encoche du pied pour – justement – que la bouteille soit tenue par son talon. 😉