Il y a quelques semaines, la société Dremel (bien connue pour son célèbre outil multi-usage éponyme), m’a proposé de tester leur modèle de scie à chantourner : le Moto-Saw MS20.

Comme la plupart d’entre-vous, je connais les Dremel — ces petits outils bien pratiques qui s’utilisent principalement pour des opérations minutieuses de finition — et je pensais, au début, qu’il s’agissait d’un accessoire pour monter son Dremel sous table… et bien non ! 🙂

Nous avons affaire, ici, à un véritable outil stationnaire (ou non, nous le verrons en fin d’article) qui s’avère relativement efficace dans le domaine pour lequel il a été conçu.

L’emballage du Dremel Moto-Saw est assez imposant :

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A l’arrière de cette boîte en carton, une photo permet de comprendre rapidement à quoi cet outil peut servir.

Présentation

Mais la machine n’est pas livrée en simple boîte carton.
Le Dremel Moto-Saw est fourni dans une belle petite valisette en PVC moulé.

A l’intérieur, tout est bien rangé.

Mais on se demande un peu comment fonctionne cette “chose” un peu hybride, moitié machine portative, moitié machine stationnaire..!

La fourniture :

On a donc le Moto-Saw, avec son cable d’alimentation.

Côté gauche :

Côté droit :
(on peut voir, ici, qu’il s’agit d’un outil de — seulement — 70W).

La base, vue du dessus :

Vue du dessous :

Le mode d’emploi, un DVD et les accessoires : serre-joints, lames et “guide à bord”.

En parlant de lames, le Dremel Moto-Saw est livré des lames de dentures variables.

On a, ainsi, 3 sortes de lames (2xMS51, 2xMS52, 1xMS53), pour diverses utilisations.

Installation

La base peut être fixée sur un support stable, à l’aide de serre-joints (fournis).

Mais on ne peut pas fixer le Dremel Moto-saw sur un établi Festool… !   🙂

Je décide donc, pour la démo, d’utiliser mon établi Wolfcraft Master 600, et là aucun problème !

D’autant plus que cet établi peut, lui, être réglé en hauteur… un confort indéniable, surtout dans le cas de cette utilisation !

La base fixée, donc.

ll faut, ensuite, passer le câble d’alimentation du Moto-Saw à travers l’ouverture de la base, comme ceci.

Et positionner la machine, tout simplement.

Un petit “clic” de verrouillage permet de s’assurer que tout est correctement en place.

C’est même parfaitement affleurant.

Et voilà, c’est monté !

A noter que le Dremel Moto-Saw possède peu de pièces en métal sur l’extérieur de l’outil…
Il y a le bras :

Et les rails de guidage :

Je n’ai pas encore parlé des commandes, qu’on peut maintenant voir en dessous de la base : un interrupteur marche/arrêt, ainsi qu’un variateur de vitesse (réglable de 1 à 6).

Afin d’assurer une certaine propreté de l’environnement de travail et, surtout, de garantir la meilleure visibilité possible, le fabricant a prévu un orifice dédié à l’aspiration (dans lequel l’embout de mon Festool CTL Midi s’insère d’ailleurs parfaitement).

Je branche donc le câble électrique de mon Dremel Moto-Saw sur mon aspirateur afin que ce dernier se déclenche au démarrage de l’outil.

Mais il reste encore la lame à monter…

Pour cela, on remonte d’abord le patin (en pressant le bouton bleu sur le dessus).

Et on déverrouille la manette de changement de lame.

Les lames du Dremel Moto-Saw dont de type “à ergot”.

On insère donc la lame, d’abord en bas, en prenant soin de venir placer les ergots sous l’attache (métallique) de l’outil.

Puis on la met droite, simplement.

Et on verrouille avec la manette dédiée.
On sent, à ce moment-là, la tension qui maintient parfaitement la lame.

Et c’est tout !

Sauf qu’il faut (re)baisser le guide afin de le rapprocher le plus possible de la pièce à travailler, en fonction de son épaisseur.

L’intérêt de ce patin est d’empêcher la pièce à travailler de tressauter durant la découpe.

Utilisation

Passons, maintenant à l’utilisation du Dremel Moto-Saw, mais avec les accessoires de sécurité qui vont bien : le casque antibruit et, surtout, les lunettes de protection. Indispensables !

Pour ce premier essai, j’utilise un morceau de MDF (médium) de 3mm d’épaisseur.

Je mets en marche la machine…

… et c’est parti !

La découpe est rapide et sans effort (heureusement :-))

Comme il s’agit d’une scie à chantourner, on doit pouvoir “tourner”; j’essaie donc :

Et ça fonctionne également parfaitement. C’est même assez amusant.  🙂

Je vous disais plus haut que le Dremel Moto-Saw est livré avec un guide.
Celui-ci s’insère à droite ou à gauche, dans un rail de guidage du plateau.

Il permet donc de couper une pièce à l’équerre.

Le résultat :

Sauf que… ce n’est pas vraiment à l’équerre (90°) !

Cela doit être dû au fait qu’on pousse sur la machine en exerçant une pression qui vient… de droite ; ce qui a pour effet de pousser la lame vers la gauche et, donc, de dévier légèrement.

Avant d’aller plus loin, je place le guide à 45° pour une découpe du même genre.

Là encore, très peu de résistance…

… mais on sent quand même que la lame dévie très légèrement de sa trajectoire.

Sur cette base, il y a également un bouton (dont je ne vous ai pas parlé) qui permet de bloquer le guide, l’empêchant ainsi de coulisser sur le rail.

Je me demandais à quoi cela pouvait servir mais le mode d’emploi donne la réponse : à utiliser le guide comme “guide de bord”, de cette manière :

Je teste, donc.

Et ça fonctionne !
Sauf que, encore une fois, la lame dévie et la coupe n’est pas droite (ni parallèle)…   🙁

Je me dis, alors, que je n’utilise peut-être pas la bonne lame.

Je regarde sur les indications et, effectivement, la lame que j’ai insérée est de type MS52, c’est à dire adaptée aux découpes très sinueuses (voir illustration du bas).

Je m’empresse donc de placer une lame MS51, plus grosse, mais qui fonctionne avec exactement les mêmes matériaux.

Re-essai avec le “guide de bord” et le MDF de 3mm :

Ca coupe aussi bien (avec un trait de coupe un peu plus épais : 0,4mm au lieu de 0,2mm pour l’autre lame).

Mais le problème reste le même, la pression exercée contraint la lame à dévier légèrement vers la gauche.

Je me dis donc que cette machine n’est pas destinée à faire des coupes droites, du moins en utilisant le guide fourni..!

Mais passons, maintenant, à d’autres matériaux : du sapin de 8 et 18mm, ainsi que du CP (contreplaqué) et du chêne de 18mm également.

Je commence, logiquement, par le sapin de 8mm.

Et ça fonctionne parfaitement :

Avec, ensuite, le sapin de 18mm, on sent quand même une résistance plus importante, surtout à travers le fil du bois.

Mais ça coupe quand même….

… et on peut faire des courbes sans difficulté !

Pareil pour le contreplaqué (de 18mm également).

Joli, non ?   🙂

Par contre, pour le chêne, c’est une autre histoire…

On arrive clairement, ici, aux limites de la machine, même si celle-ci reste “volontaire”.

On va donc rester sur le sapin de 18mm !

Mais avec, maintenant, un vrai essai de chantournage. 🙂

Après avoir tracé la lettre “A” avec mon fidèle Pica-Dry, j’entame la découpe avec le Moto-Saw.

Soyez indulgents, c’est la première fois que je fais cela…et j’avoue que c’est moins simple que ce que j’imaginais !

Pour découper à l’intérieur d’une forme, on utilise la même technique qu’avec une scie sauteuse, c’est à dire qu’on perce avec une simple mèche à bois :

Puis on insère la lame (qu’on aura, bien évidemment, pris soin de démonter de l’outil…).

Avant de reprendre la découpe :

Et voilà :

C’est loin d’être parfait, mais avec un “petit coup” de ponçage, on obtiendrait une pièce tout à fait sympathique. 🙂

Tant qu’on y est, j’emprunte un gabarit de formes à colorier des enfants pour dessiner un trèfle à quatre feuille, sur le morceau de sapin en 8mm maintenant.

On tourne !   🙂

Et le résultat est tout à fait correct :

Même qu’en s’entraînant avec le MDF de 3mm, on commence à avoir des formes assez régulières…    🙂

Je ne serais pas complet en ne précisant pas que le Moto-Saw peut également être utilisé à la volée, comme ceci :

Mais ce n’est certainement pas sa fonction principale !

Car, oui, le Dremel Moto-Saw est une véritable (mini) scie à chantourner stationnaire, donc, avec un potentiel indéniable.

Cette machine peut être utilisée pour découper des formes très spéciales autant, nous l’avons vu, dans des épaisseurs fines que plus importantes (jusqu’à 18mm, d’après le fabricant).

Même si cela dépend, bien entendu, du type de matériaux.
A ce propos, je n’ai présenté/testé que des découpes de bois mais on peut très bien couper d’autres matières comme le plastique et même le métal (avec les lames adaptées).

Ce que j’ai aimé :

• Le rangement en valisette qui permet de ranger l’outil rapidement et facilement.
• Le débattement du bras (quasi 30cm) qui permet de travailler avec des pièces de tailles relativement grandes.
• La facilité de montage/démontage de l’outil, mais aussi de changement de lame.
• La qualité de l’aspiration : quasiment aucune poussière sur la table !
• Le prix contenu (une centaine d’euros).

Ce que j’ai moins aimé :

• La qualité des coupes avec le guide (on peut se demander avec quelle épaisseur ou type de matériau il fonctionne correctement ?). Après cela, une scie à chantourner sert principalement à réaliser des découpes sinueuses le long d’un trait… et pour cela la Dremel Moto-Saw fonctionne très bien !
• Les lames à ergot (impossible d’enfiler la lame dans une découpe très étroite avec ce dispositif).

De manière générale, je dois avouer que j’ai été réellement séduit par cette petite machine qui pourra soit faire office de scie à chantourner pour des utilisations occasionnelles (comme la réalisation de gabarit à reproduire), soit permettre à chacun de tester le chantournage avant, éventuellement, d’investir dans une machine plus puissante et plus “confortable”.

Pour être tout à fait honnête, je ne pensais pas que le Moto-Saw s’en sortirait si bien avec des épaisseurs de 18mm… Comme quoi !

Le prix de la machine est raisonnable, comme celui des consommables.
On parle de +/- 10 euros pour 5 lames.

Quoi qu’il en soit, et pour ceux qui n’ont jamais essayé, je peux vous garantir que ce n’est pas évident. Je crois qu’il faut utiliser ce genre de machine dans une position “détendue”, en anticipant le mouvement de la lame de manière à la faire aller exactement là où l’on veut. 🙂

Je termine en remerciant à la société Dremel pour ce prêt qui, je l’espère, vous aura permis de découvrir ce sympathique outil et vous donne rendez-vous, très bientôt, pour d’autres tests détaillés, sur TravaillerLeBois.com !